Le 21 novembre dernier, comme tous les ans j'ai assisté aux rencontres de novembre des assistantes maternelles organisées par le groupe lyonnais de l'association Pikler.
Cette année, la soirée avait pour thème :
Activité libre, activité autonome :
Intérêt pour l’enfant ? Rôle de l’adulte ? Importance de l’environnement ?
J'avais déjà assisté à des réunions sur l'activité libre, mais j'y suis allée tout de même avec un grand enthousiasme grâce au petit résumé du contenu que nous proposait le site de l'association :
Comment, au domicile de l’assistante maternelle, aménager l’espace, proposer du matériel et des jouets adaptés pour permettre un libre-choix de l’enfant sans pour autant « laisser-tout-faire » ?
De cette phrase là, j'en attendais beaucoup. Trop sans doute puisqu'au final, sur le sujet précis qui m'intéressait (l'aménagement de l'espace et le "laisser-tout-faire") j'ai été un peu déçue, l'intervenant lui-même avouant non sans humour, qu'il n'en avait pas beaucoup parlé, mais que c'était pour qu'on soit obligé de l'inviter à nouveau l'année prochaine !
Ma petite déception digérée, je dois admettre que la conférence fut quand même bien menée, que je l'aurais très certainement adorée si j'avais moins bien maîtrisé le sujet, et que au final, j'ai quand même réussi à apprendre des choses et à trouver de nouvelles idées pour mes petits trolls.
Mais, plutôt que de vous raconter ma vie, entrons donc dans le vif du sujet :
le compte-rendu !
le compte-rendu !
C'est devant une assistance un peu moins clairsemée que l'année dernière (bien qu'encore beaucoup moins dense que lorsqu'il s'agit d'une soirée où tous les professionnels de la petite enfance sont conviés) que l'animateur de la soirée, Olivier Gilly, a donc pris la parole.
Olivier Gilly est un pédagogue de formation qui a la particularité d'avoir une double casquette d'architecte d'intérieur et d'éducateur de jeune enfant. Il travaille dans un centre de formation en région parisienne (le CERPE) et intervient dans des crèches familiales.
Quelques personnes dans l'assistance ne connaissant pas les travaux d'Emmi Pikler, la soirée a débuté par un rappel sur cette pédiatre hongroise qui a dirigé la pouponnière de Loczy et qui a cherché par ses travaux à minimiser les carences des enfants privés de milieu familial ( Loczy accueillait au départ des enfants qui devaient être séparés de leur mère atteinte de tuberculose).
Son travail s'inscrit dans la mouvance des pédagogies nouvelles qui bien que présentes dès le début du XIXème siècle, ont réellement vu le jour après la 1ère guerre mondiale avec la prise de conscience que l'humanité courrait à sa perte. Certains pédagogues ont mené une réflexion sur ce qu'il fallait faire pour changer la société et éduquer les enfants différemment.
Emmi Pikler se retrouve tout à fait dans ce courant de pensée dans lequel on considère l'enfant comme un individu à part entière, en lui faisant confiance et en le regardant de façon individuelle. Cependant, contrairement aux autres pédagogues, elle a la particularité de s'intéresser surtout aux nourrissons.
Pour Olivier Gilly, le travail de Pikler repose sur 4 principes de base :
-l'importance de l'activité autonome, librement choisi par l'enfant (l'enfant doit être l'acteur de son activité au sens large du terme)
- la valeur des liens tissés entre une personne en particulier avec un engagement dans une relation qui a du sens ;
- la nécessité de favoriser chez l'enfant la prise de conscience de lui-même et de son environnement avec une réflexion sur le choix des jouets, l'organisation de l'espace et un important soutien du travail des gens qui s'en occupent. Emmi Pikler ayant beaucoup travaillé sur tout ce qui pouvait aider les nurses de l'institution dans leur travail, Olivier Gilly a, par comparaison, soulevé le problème de la non-reconnaissance du métier d'assistant maternel ;
- l'importance d'un bon état de santé général de l'enfant (qui découle de l'addition des trois facteurs précédents) : veiller que les enfants aillent bien et grandissent bien au niveau affectif.
Après cette présentation, Olivier Gilly nous a parlé des activités en elles-mêmes en insistant sur l'importance à donner aux activités autres que celles basées sur l'intelligence. Pour Pikler, il faut être en lien avec les besoins essentiels de l'enfant. Lorsque l'on travaille ainsi, un reproche revient souvent : celui de laisser faire n'importe quoi à l'enfant. Mais ce n'est pas le cas, en agissant ainsi, on laisse l'enfant aller jusqu'au bout de son projet. Mais il n'est pas question de faire n'importe quoi. On doit juste s'interroger sur ce qui permet à l'enfant d'être actif au sens où Pikler l'entend.
Tout le travail consiste à ne pas tomber dans les travers d'une société activiste qui demande d'être dans la production (il faut un résultat). "Il faut mettre un frein sur cette accélération", l'animateur nous donnant l'exemple d'une crèche où il était proposé des ordinateurs aux enfants. Les attentes sont de plus en plus pressantes. On propose trop tôt des activités pour lesquelles les enfants ne sont pas prêts : par exemple on donne des cahiers d'activités graphiques à des enfants qui tireraient plus de bénéfices à s'entraîner à sauter à pieds joints. On note d'ailleurs que les activités au niveau du corps ne sont pas toujours soutenues alors qu'il est important de considérer l'enfant entier.
Olivier Gilly nous a ensuite parlé des préalables qui permettent à l'enfant de se mettre en activité en nous rappelant que pour Pikler, l'enfant ne peut être actif que si on a mis en place des choses qui lui permettent de se sentir en sécurité. L'enfant, privé de ses parents ne peut pas jouer si il ne se sent pas en sécurité physique et affective. Il est ainsi inutile de proposer un jeu à un enfant en difficulté :
La qualité du lieu d'accueil :
Chez une assistante maternelle, il faut tenir compte de ce sentiment de sécurité et se demander comment les besoins des différentes tranches d'âge peuvent être protégés sans que les uns ne gênent les autres. Ce qui va garantir le sentiment de sécurité, c'est de mettre en place des espaces qui permettent aux enfants d'aller au bout de leurs expériences sans gêne et sans danger pour les autres. L'organisation de l'espace doit être étudiée pour garantir la sécurité des bébés mais aussi des grands. La sécurité affective est liée à cela. La qualité de l'accueil a une incidence sur l'engagement de l'enfant dans les activités.
La qualité des soins :
Pour Pikler, c'est autour des moments privilégiés à deux que s'installe la sécurité (soins et repas). Pour que l'enfant joue bien, il faut que l'adulte s'occupe bien de lui, qu'il soit suffisamment nourri de relations. Cela lui permet de s'engager dans l'activité. Il faut donc porter une grande attention aux soins et aux repas. L'enfant qui a reçu suffisamment de nourritures relationnelles peut être plus actif.
Il faut ensuite tenir compte du développement psychomoteur de l'enfant. :
Au départ, le bébé qui arrive tout petit chez l'assistante maternelle est à une période particulière de sa vie :
- il n'est pas différencié de sa mère ;
- il a une connaissance partielle de lui-même.
Il faut donc penser à des espaces d'éveil qui lui permettent de traverser cette période, sans provoquer de situations trop tôt, sans le mettre dans des positions dans lesquelles il ne peut pas se mettre tout seul, car en faisant ainsi, on le prive d'étapes qu'il ne peut ainsi pas découvrir par lui-même (mettre un hochet dans les mains d'un bébé par exemple n'est pas une bonne idée ; il vaut mieux le poser à côté de lui). Il faut simplement proposer des stimulations indirectes par le milieu ambiant. Certains jouets seront à éviter comme les centres d'activités qui n'apportent rien. Olivier nous citera l'exemple d'une boite à musique bilingue alors que rien ne peut remplacer le chant de l'assistante maternelle (si faux qu'elle puisse chanter rajoutera-t-il !). En règle générale, il faudra se méfier des jouets complexes.
Quand l'enfant grandit, il commence à jouer autour de la disparition. Il expérimente la présence et l'absence. On pourra alors lui proposer des récipients, divers contenants pour mettre des objets dedans. Tout ceci est en lien avec la disparition de sa mère. Il se sait désormais différencié de sa mère. Encore une fois, nous n'avons pas besoin d'acheter des jouets complexes.
Viendra ensuite le temps des activités motrices qui sont un vrai secteur à travailler. Il faut réfléchir à la place qu'on leurs consacre. Chez beaucoup d'assistantes maternelles, le canapé est interdit aux enfants alors que celui-ci est pile à la bonne hauteur pour s'aider à se mettre debout et aussi à la hauteur idéale pour grimper. Si on décide de l'interdire, on doit proposer autre chose qui permette à l'enfant de grimper et de descendre. L'espace doit être aménagé de façon à ne pas passer son temps à interdire, et à éviter les risques. Il doit être pensé pour ne pas mettre en danger les enfants mais aussi ne pas mettre l'assistante maternelle en difficulté. Il est bon d'utiliser l'environnement pour proposer des choses intéressantes comme des coussins de canapé, des bouées. Il faut être attentif aux grands mouvements, mais aussi aménager des petites cachettes (en transformant une table en cabane par exemple). D'ailleurs Olivier, si vous me lisez, sachez que contrairement à ce que vous nous disiez, il existe belle et bien dans le commerce des nappes-cabanes toutes faites comme ici par exemple :
http://www.thetrendygirl.net/2012/06/cabane-dinterieur-en-nappe.html/nappe-cabane-enfants-1 |
Pour résumé, les enfants ont besoin de bouger. Il doit y avoir alternance entre des moments de concentration et des moments de grands mouvements. D'ailleurs, ils ne peuvent se concentrer que s'ils peuvent faire de grands mouvements à leur rythme à eux.
Arrivent enfin les activités classiques avec les jeux d'imitation. Il faudra penser à proposer des objets pour favoriser cela comme des vêtements d'adultes, des chaussures, des tissus, foulards.... Les jeux symboliques permettent à l'enfant de remettre en scène. On proposera des poupées, des dînettes avec des espaces qui permettent de remettre en scène les repas (tout cela ne sera pas forcément semblable à la réalité) , des objets qui permettent de faire le ménage, des balayettes plutôt que des balais qui peuvent s'avérer dangereux, des jeux de construction simples (on prendra soin de scinder les quantités dans des petites boites selon le nombres d'enfants, chacun ayant sa boite), des petits personnages, des garages très simples les enfants ne s'intéressant qu'à la pente et à l'ascenseur, des animaux. L'intervenant nous a conseillé à ce sujet de faire attention au type d'animaux que l'on proposait, les animaux trop sauvages pouvant impressionner les enfants. J'avoue que je n'y avais pas pensé et que je vais désormais faire plus attention à ce genre de choses.
On peut proposer aussi des jeux de transvasements de sable ou d'eau. Il parait que beaucoup d'assistantes maternelles n'osent pas se lancer dans ce genre d'activités, pensant que c'est difficilement gérable. C'est pourtant simple nous dit l'animateur : pour le sable, il suffit d'utiliser un plateau à rebords, d'y mettre 3 cm de sable et deux ou trois objets pour permettre le transvasement, le tout installé sur une table. Je confirme c'est très simple et les enfants adorent : pas besoin de grand bac à sable ou de matériel compliqué. Peut-être n'avez vous pas de plateaux ? Moi non plus : j'utilise des moules à gâteaux ou des boîtes vides de jeux de société, pile à la bonne hauteur et j'installe les enfants au sol sur un grand couvre-lit pour éviter les débordements.
Pour les jeux d'eau Olivier Gilly nous a donné l'astuce d'une assistante maternelle qui utilisait des jardinières de balcon qu'elle accrochait dans sa baignoire pour que l'eau soit à la bonne hauteur quand les enfants jouent. Moi je leur propose des bassines ou des casseroles que je pose sur des tabourets en plastique de mes amis les suédois. Il suffit de protéger le sol avec une grande serviette pour ne pas glisser sur l'eau qui se serait échappée malencontreusement de la baignoire.
On peut aussi proposer de la pâte à modeler ou de la pâte à sel. Pour la pâte à sel, parait-il que celle-ci serait plus souple si on remplace 1/3 de la farine par de la maïzena. C'est à essayer. Pour la pâte à modeler j'ai appris avec stupeur que la pâte à modeler maison n'était pas toujours autorisée par les PMI sous prétexte que la poudre d'alun utilisée pour sa création serait toxique si elle était ingérée pure en grande quantité ! A vérifier donc auprès de vos PMI, Mesdames ! Ça me parait hallucinant quand même ! On va bientôt plus avoir le droit de détenir des produits d'entretien sous prétexte que c'est dangereux ! Bref ....
Pour finir, on dira qu'en règle générale, on ne proposera pas avant 2 ans, toutes les activités qui demandent un respect de règles (Activités graphiques, peinture...)
La soirée s'est achevée sur une série de question comme d'habitude.
Parmi celles-ci, nous avons parlé de la nécessité de proposer les jeux en plusieurs exemplaires identiques même en crèche (3 exemplaires du même jeu au minimum pour les crèches) ceci afin de ne pas mettre l'adulte en difficulté. On ne doit pas demander à des enfants de partager à des âges où ils n'en sont pas capables.
La question des parcs a été abordée. Quand les espaces sont ouverts en permanence c'est une invitation à y aller. Or il est nécessaire d'avoir des espaces protégés. Un parc peut donc être nécessaire mais il ne faut pas voir celui-ci comme une espace d'enfermement. C'est l'idée de protéger qu'il faut retenir. A noter d'ailleurs que le parc peut changer de destination au cours d'un accueil. D'abord réserver aux bébés, il peut très bien devenir le repère des grands plus tard afin de protéger leur jeu. Là encore, il faut vérifier ce qu'en pense la PMI car dans certains endroits, les PMI sont contre (à quand un vrai référentiel pour la profession ?). Ceci dit un parc n'est pas obligatoire parfois, obliger à faire un détour peut suffire à créer une protection. On peut aussi (ça, c'est moi qui vous le propose, pas Monsieur Gilly, mais je pense qu'il serait d'accord) poser les meubles perpendiculairement au mur plutôt que contre et créer ainsi des petits espaces séparés. C'est ce que j'ai fait chez moi et les enfants adorent s'y cacher et même s'y enfermer en créant des barrières avec les tabourets (oui encore ceux de mes amis les suédois !).
Nous avons aussi parlé des escaliers et de la nécessité (encore une fois) de demander à chaque PMI ce qu'il faut faire en la matière). En général, les PMI demandent de mettre une barrière de protection. Certaines assistantes maternelles ont obtenu la permission de n'installer la barrière qu'à partir de la 3ème marche d'escalier, offrant ainsi aux enfants un espace de jeu avec les trois marches restantes. Chez Pikler, on propose du matériel de motricité qui permet aux enfants d'expérimenter la montée des marches.
http://www.pikler-spielraum.net/ |
Ça n'a l'air de rien mais ce genre de matériel dont la hauteur correspond à celle d'une marche d'escalier aide l'enfant dans son apprentissage. L'enfant monte, descend, recommence.... ça finit par s'inscrire dans son corps et c'est comme cela que l'on peut voir des enfants maîtriser parfaitement les escaliers alors qu'ils ne marchent pas encore !
Je n'ai malheureusement ni la place ni les moyens de m'acheter ce genre de matériel qui coûte un bras, mais Olivier Gilly nous a parlé d'une assistante maternelle qui utilisait un step à la place. J'ai trouvé l'idée excellente ! J'en ai acheté un : il m'a coûté 22 euros. Il est pratique car il est réglable sur deux hauteurs. Il est lourd : contrairement à un simple marche-pied en plastique, il ne se dérobera pas sous les gestes des enfants. Je pense que je ne regretterais pas mon petit investissement (d'autant plus que ça me permettra de me remettre au sport ! Si si, on y croit !).
Image Decathlon.fr |
Pour clôturer la soirée, Olivier Gilly nous a lu un texte que beaucoup doivent connaître parce que c'est un grand classique, mais je vous le propose quand même.
Un jour, un petit garçon partit pour l’école.
C’était encore un bien petit garçon, et l’école était fort grande.
Mais quand le petit garçon
Découvrit qu’il pouvait arriver à sa classe
En entrant directement par la porte de la cour
Il se sentit content.
Et l’école n’avait déjà plus l’air
Tout à fait aussi grande.
Un matin
Alors que le petit garçon était à l’école depuis un certain temps
La maîtresse dit :
“ Aujourd’hui nous allons faire un dessin ”.
Il aimait faire des dessins
Il savait en faire de toute sorte :
Des lions et des tigres,
Des poules et des vaches,
Des trains et des bateaux.
Et il prit sa boite de crayons
Et commença à dessiner.
Mais la maîtresse dit : “ Attendez !
Ce n’est pas le moment de commencer ! ”
Et elle attendit jusqu’à ce que tout le monde ait l’air prêt.
“ Maintenant dit la maîtresse,
Nous allons faire des fleurs ”.
“ Chic ! ” pensa le petit garçon
Il aimait faire des fleurs,
Et il commença à en faire de magnifiques
Avec ses crayons rose et orange et bleu.
Mais la maîtresse dit : “ Attendez !
Je vais vous montrer comment faire ”.
Et elle en fit une rouge avec une tige verte
“ Voilà ” dit la maîtresse,
“ Maintenant vous pouvez commencer ”.
Le petit garçon regarda la fleur dessinée par la maîtresse
Puis il regarda ses fleurs à lui.
Il aimait mieux ses fleurs que celles de la maîtresse
Mais il ne le dit pas.
Il retourna simplement son papier
Et fit une fleur comme celle de la maîtresse.
Elle était rouge avec une tige verte.
Un autre jour
Le petit garçon avait ouvert
La porte d’entrée tout seul,
La maîtresse dit : “Nous allons faire quelque chose en modelage ”
“ Chouette ” pensa le petit garçon,
Il aimait le modelage.
Il savait faire toute sorte de chose avec la terre :
Des serpents et des bonshommes de neige,
Des éléphants et des souris,
Des autos et des camions
Et il commença à pétrir et à malaxer
Sa boule de terre.
Mais la maîtresse dit :
“ Attendez, ce n’est pas moment de commencer ! ”
Et elle attendit que tout le monde ait l’air prêt.
“ Maintenant ” dit la maîtresse,
“ Nous allons faire un plat ”
“ Super !” pensa le petit garçon
Il aimait faire des plats
Et il commença à en faire
De toutes les formes, de toutes les grandeurs.
Mais la maîtresse dit : “ Attendez !
Je vais vous montrer comment faire ”.
Et elle montra à tout le monde comment faire
Un grand plat profond.
“ Voilà ” dit la maîtresse
“ Maintenant vous pouvez commencer ”
Le petit garçon regard le plat de la maîtresse
Puis il regarda les siens
Il aimait mieux les siens que ceux de la maîtresse
Mais il ne dit rien.
Il reroula seulement toute sa terre en une grosse boule.
Et fit un plat comme celui de la maîtresse.
C’était un plat profond.
Et bientôt
Il ne fit plus de choses de lui-même du tout.
Alors il arriva
Que le petit garçon et sa famille
Déménagèrent dans une autre maison,
Dans une autre ville,
Et le petit garçon
Dut aller dans une autre école.
Cette école était encore plus grande
Que l’autre
Et il n’y avait pas de porte
Pour aller directement de dehors dans sa classe.
Il devait monter, monter des grandes marches
Et marcher le long d’un grand corridor
Pour arriver à sa classe.
Et le premier jour
Qu’il était là,
La maîtresse dit :
“ Aujourd’hui, nous allons faire un dessin ”.
“ Gai ” pensa le petit garçon
Et il attendait que la maîtresse dise quoi faire
Mais la maîtresse ne dit rien
Elle se promena seulement autour de la classe.
Quand elle arriva près du petit garçon
Elle dit : “ Tu ne veux pas faire un dessin ? ”
“ Si ” dit le petit garçon. “ Qu’allons nous faire ? ”
“ Je ne sais pas avant que tu le fasses ” dit la maîtresse
“ Comment vais-je faire ce dessin ? ” demanda le petit garçon ?
“ Oh ! Vraiment comme tu veux ! ” dit la maîtresse.
“ Et n’importe quelle couleur ? ” demanda le petit garçon.
“ Si tout le monde faisait le même dessin,
Comment saurais-je qui a fait quoi,
Et lequel est à qui ? ”
“ Je ne sais pas ” dit le petit garçon.
… Et il commença à faire une fleur rouge
Avec une tige verte.
Helen E. Buckley (traduit de l’anglais).
toujours tres interessant
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